Pendant que ce blog est spécifiquement concentré sur les Expositions des Hommes Verts, je veux fournir un lien à la Proposition qui demeurera au dessus même pendant que je continue à publié des articles. As this blog is specifically focused on the Green Man Expositions, I want to provide a link to the Proposal that will remain at the top even as I continue to add Posts. FRENCH - Proposition aux Mairies - Hommage aux Agents de la Propreté ENGLISH - Proposal for the City Halls of Paris - Homage to the Sanitation Workers

dimanche 19 avril 2009

Article LIBERATION lundi 24 janvier 2005 (w/English Translation)


lundi 24 janvier 2005
Expo. Photos et toiles sur les agents de propreté de la ville de Paris.

Un Américain inspiré par
le ballet des "hommes verts"

Par Didier ARNAUD

Dans la rue, on ne les voit plus. Leurs balais passent. Ils sont habillés d'un vert vif. Personne ne les envie. Mais, depuis deux ans, quelqu'un les suit à la trace. Douglas Brodoff, un Américain de 50 ans, regarde autrement ces «petits hommes verts», comme il dit. Il a pisté les «agents de propreté de la ville de Paris», jour après jour, dans tous les quartiers de la capitale. Il en a fait son oeuvre. Des photos (6.000 clichés), des peintures naïves (150 toiles). Aux Etats-Unis, il n'a «jamais vu d'humains» pour accomplir ces tâches. Uniquement des machines.

«Bal de la propreté». A Paris, où ils sont 4 815, c'est autre chose. «Ce sont des gens avec le costume le plus vif du monde et que tout le monde ignore», dit Douglas. Le travail qu'ils font, il le compare à une «danse», avec de «la poésie dans les mouvements». Douglas trouve à ses modèles de multiples fonctions. Utilitaro-hygiéniste : «La ville est vivable à cause de ces hommes verts, ils protègent de toutes les maladies.» Guides d'occasion : «Les seuls qui leur parlent, ce sont les touristes, les hommes verts renseignent sur les chemins, ce sont des diplomates pour la ville.» Génies inventeurs : «Il y en a un qui a installé au-dessus du balai un sac plastique rempli d'eau qu'il perce pour que s'écoule un goutte-à-goutte.» Cela mouille la poussière et facilite le nettoyage. Le peintre pense qu'on a autant besoin des«hommes verts» que des pompiers. Il propose même d'instaurer un jour pour les fêter. «Comme il y a un bal des pompiers, je pense à un bal de la propreté.»


Chez les petits hommes verts, Douglas n'est pas toujours bienvenu. Ils ne comprennent pas qu'un artiste s'intéresse à eux. Une poignée d'entre eux a refusé de figurer dans l'exposition de l'Américain (1). «C'est toujours les gens les plus bas qui font cela et, en même temps, ils font quelque chose de fort pour la société », explique le peintre. Il le sait, certains occupaient des postes prestigieux - bibliothécaire, militaire - dans leur pays d'origine, et ils ne veulent pas que leur famille apprenne qu'ils font «le balayeur» en France. Depuis cette année, Douglas note une présence féminine plus importante.

Draguer sur motocrottes. Ses modèles vivent dans une ville en vie. Il a peint une «femme verte» devant un sex-shop à Pigalle. Il a photographié celui-là en train de draguer sur une motocrottes. Il a aussi réalisé des «détournements». Ceux de magazines masculins, avec des photos de petites femmes en vert plus ou moins dénudées.

Sur son site Internet, à la rubrique Religion, on déniche des «saints», des icônes préposées au balai. A la rubrique Jouets, des voitures d'enfants bennes à ordures. Il y a aussi ces projets délirants comme «grande balai» (sic), un monument inspiré par la tour Eiffel. A la thématique «Les ordures ne dorment jamais», on peut lire son manifeste, et des vidéos montrent le balayage d'une rue ou le ruissellement d'une conduite d'eau avant le nettoyage.

Douglas a aussi observé les tapis de caniveaux, ces bouts de tissu immémoriaux qui servent à orienter les flux des mini-ruisseaux. Il a étudié leur texture. «Cela ressemble aux courbes dans les toiles de la Renaissance italienne», estime-t-il. Il a noté des différences. Ceux du XVIIIe arrondissement de Paris sont «relax», restent là si longtemps qu'ils partent «en poussière». Dans le Ve, Douglas les trouve plus colors - rouge ou bleu -, «bien roulés et bien propres». Il voudrait lancer un «musée du tapis de caniveaux».

Dans les difficultés des tâches, le peintre voit des nuances. C'est «plus dur» à Montmartre, où il vit. Les côtes et les escaliers à monter. Ceux qui, comme le maire de Paris, ne cessent de se plaindre de ce que la capitale ne soit pas assez propre devraient jeter un oeil à son travail. «La saleté, ce n'est pas le problème de l'homme vert, répond Douglas, mais le problème des Parisiens qui jettent tout. C'est cela qui est difficile à changer.» Douglas n'a qu'un souhait: que son travail permette aux gens qui les croisent de regarder «autrement» les petits hommes verts.

(1) Jusqu'au 29 janvier 2005 dans le hall central de la mairie du XVIIIe arrondissement.
DIDIER ARNAUD

(English Translation)
Expo. Photographs and canvases of the sanitation workers of Paris.
An American inspired by the
ballet of the "Green Men"

by DIDIER ARNAUD

In the street, one does not even see them any more. Their brooms pass by. The bristles are a vivid green. Nobody envies them. But, for two years, somebody has been tracking them. Douglas Brodoff, a 50 year old American, looks at these "little green men differently", as he says. He tracked the "sanitation workers of the town of Paris", day after day, in all the districts of the capital. He made it his life's work. Naive photographs (6.000 stereotypes), paintings (150 cnvses). In the United States, he "never saw humans" cleaning these stains. Only machines.

"Sanitation Ball"
. In Paris, where they are 4,815 sanitation workers, it is another thing. "They are the people with the brightest suit in the world and that everyone ignores", says Douglas. The work that they do, he compares it to a "dance", with "poetry in the movements". Douglas sees his models as carrying out multiple functions. Utilitarian-hygienist: "the city is livable only because of these green men, they protect from all the diseases." Occasional Tour Guides: "the only ones who speak to them are the tourists, the green men give them directions, they are diplomats for the city." Inventive geniuses: "There is of them who holds above his broom a plastic bag filled with water that he has pierced so that a drip runs out." That wets the dust and facilitates cleaning. The painter thinks that we all need these "green men" as much as firemen. He even proposes to found one day to celebrate them. "Like there is a ball of the firemen, I think of a ball of street-cleaners and garbage men."

To the small green men, Douglas is not always welcome. They do not understand why an artist is interested in them. Some of them refused to appear in the American's photos (1). "They are people who are seen as the lowest in society and at the same time, they are contributing something very important for the society", explains the painter. He knows, some come from prestigious jobs - librarian, soldier - in their country of origin, and they do not want that their familys to learn that they are a "street sweeper" in France. Since last year, Douglas has noted the new and important presence of female workers.

Pick-up on motocrotte. His models live in the real life of the city. He has painted a "green woman" in front of a sex shop in Pigalle. He has photographed one trying to pick-up a woman while riding on a motocrotte (a motocrotte is a motorcycle equiped with a vacumn cleaner to clean dog droppings). He also executed "collage diversions". Ads from male magazines, with photographs of pretty women in green more or less stripped.

On his Internet site, at the heading "Religion", one unearths "saint", icons wielding brooms. At the heading "Toys", baby cars are refuse collecting vehicles. There are also these delirious projects like "Giant Broom" (sic), a monument inspired by the Eiffel tower. With the set of themes "Garbage never sleeps", one can read his proclamation, and in the vidéos the sweeping of a street or he shows the streaming of water from the fountains and into the gutter before cleaning.

Douglas has also observed the carpets in the gutters, these unmemorable fabric ends which are used to direct flow of the mini-canals. He has studied their texture. "They resemble the curves in the fabrics of the Italian Renaissance", he estimates.

He has also noted differences. Those carpets of the 18th district of Paris are "relaxed", and remain there so a long time that they disinigrate "into dust". In the 5th, Douglas finds them in more colors, red or blue "rolled well and quite clean". He would like to launch a "museum of gutter carpets".

In the difficulties of the cleaning tasks, the painter sees nuances. The work is "harder" in Montmartre, where he lives. Hills and staircases to be gone up. Those which, like the mayor of Paris, do not cease complaining about the fact that the capital is not clean enough should cast an eye on his work. "Dirtiness, it is not the problem of the green man, answers Douglas, but the problem of Parisians who throw away everything and anywhere. It is that which is difficult to change." Douglas has only one wish: that his work allows people who pass by them to look "differently" at the little green men.

(1) Until January 29 in the central hall of the town hall of the XVIIIe district.
DIDIER ARNAUD

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